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25/02/2016

En 1985, un accident dramatique à Toussus-le-Noble - Souvenirs du Cdt Jacques Pageix à l'aéroport de Toussus de 1982 à 1997

La vie de commandant d'aérodrome n'était pas toujours un long fleuve tranquille; elle était souvent marquée par des accidents d'avion auxquels il fallait faire face que ce soit en intervenant dans le cadre du Service sauvetage-incendie (*), ou pour l'enquête technique qui lui échoyait immanquablement. fatalement, ces souvenirs en seront souvent mention. 

L’incendie du club-house de l’aéro-club d’Air France, provoqué par le crash d’un avion.
Le 5 septembre 1985, vers 19h00, un avion de type Mooney 20, en provenance de Merville, se présente en approche finale pour la piste 26 gauche  à Toussus. Deux pilotes sont à bord, Après plusieurs rebonds sur la piste, l’équipage remet le gaz et fait un tour de piste.
La deuxième tentative pour se poser n’est pas mieux réussie : au cours d’un ultime rebond, l’avion quitte la piste sur la gauche, frôle la station de carburants, et poursuit son vol à quelques mètres du sol, au second régime, vers le club-house d’Air France. Il s’y engouffre et le bâtiment s’enflamme instantanément..

Monsieur Barbier, instructeur, vient de fermer le club-house et s’éloigne au volant de sa voiture. Il entend la déflagration, fait aussitôt demi-tour, et se trouve face au spectacle de son club-house en feu.
Les deux pilotes, assez âgés comme on l’apprendra plus tard, ont peut-être eu un malaise ? Se sont-ils disputé les commandes, entraînant des actions contradictoires sur celles-ci ? Ils sont morts, carbonisés dans leur avion, à l’intérieur du club-house transformé en brasier.

Avec mon adjoint qui prend le volant de la Land Rover équipée pour la lutte contre les incendies, nous nous portons aussitôt au devant des flammes. On renonce à franchir l’écran de chaleur qui entoure le bâtiment et l’on donne plutôt un coup de main pour sortir les avions de l’aéro-club, qui stationnent dans le hangar accolé au club-house, avec les pleins complets d’essence pour les vols du lendemain. On a pu craindre à juste titre que l’incendie se propage au hangar accolé. D’ailleurs, la porte de communication vole peu après en éclat.

Les pompiers de Versailles, avec qui ADP a une convention, arrivent après un délai de route d’une vingtaine de minutes et installent leurs lances à partir de la réserve d'eau située près de l'aéro-touring club. Ils constatent aussitôt que la pression est insuffisante et que la réserve d’eau est vide ! l’année suivante, le réseau incendie sera d’ailleurs entièrement refait.

L’incendie, ne peut être maîtrisé et dure toute la nuit. Heureusement, le hangar n’est pas touché. Le lendemain matin, le spectacle est désolant. Il l’est d’autant plus pour Monsieur Labadie, Président de l’aéro-club d’Air France, qu’il avait entreposé toutes les archives du club et ses archives personnelles dans son bureau. Il était encore à ce moment-là Président de la Fédération Nationale Aéronautique (FNA). Monsieur Labadie, que je connaissais bien depuis mon affectation précédente en Auvergne, avait été auparavant Président d’Air Charter International, filiale d’Air France.
Je me souviens d'avoir retrouvé dans les décombres une caissette métallique qui contenait des rouleaux de pièces de monnaie soudées les uns aux autres.
Quelques temps plus tard, on reconstruisit un club house quasiment semblable.


(*): Les pompiers furent retiré par ADP en 1979 avant mon arrivée et je ne réussis à les rétablir que le 1er avril 1994...



Dans la chronologie des articles de M. Jacques Pageix :
Toussus aéroport international d'affaires et de loisirs